5 conseils pour développer la complicité avec son cheval

J’apporte une très grande importance au lien qui peut se créer entre le cheval et nous.
Avec mes animaux, je recherche avant tout l’Harmonie. À travers cette article et à travers mon expérience personnelle auprès des chevaux, je vais vous livrer 5 conseils pour développer la complicité avec votre cheval.

Conseil n° 1 : Offrir à son cheval des conditions de vie au plus proche de sa nature

Si les besoins fondamentaux du cheval (expliqués ci-dessous) ne sont pas respectés, le cheval peut alors développer divers troubles comportementaux (TICS, agressivité, dépression…). En plus de nuire fortement à sa santé psychique, cela a une incidence directe sur son comportement et donc sa relation avec l’homme.

Alimentation

Le cheval est un animal qui mange jusqu’à 16h par jour. Au bout de 4h sans manger, il commence à avoir des douleurs au ventre et peut alors développer des problèmes de santé comme les ulcères. Il a donc besoin d’avoir un accès à un fourrage de bonne qualité et en continue ainsi qu’un accès à de l’eau propre.

Quelques exemples de filets à foin

Le filet à foin est une très bonne alternative pour proposer de la nourriture en continue à son cheval. Il mange son foin plus lentement. De ce fait, cela l’occupe de nombreuses heures. Il est important d’intégrer progressivement ce système de distribution de nourriture pour ne pas provoquer de la frustration (exemple : donner du foin en vrac + le filet à foin au départ pour laisser la liberté au cheval de choisir).

Congénères

Le cheval est animal grégaire qui a besoin de vivre avec d’autres congénères.

En plus de combler ses besoins sociaux, cela lui permet de se sentir en sécurité et de pouvoir avoir un sommeil profond et réparateur : essentiel pour sa santé.

Mouvement

Dans la nature, les chevaux cherchent leur nourriture et se déplacent en permanence. Il est essentiel que le cheval puisse bénéficier d’un espace pour se mouvoir au grand minimum 2 heures dans la journée. L’idéal étant qu’il puisse bouger comme il le souhaite en permanence.

Stimulation mentale

Nos chevaux domestiques peuvent souffrir d’ennui. En effet, la plupart du temps, ils n’ont pas à chercher leur nourriture. Les pâturages que l’on leur met à disposition sont souvent très riches et denses.  Ils ne reflètent pas la réalité de leur vie en liberté.

Pour leur apporter cette stimulation, il est possible d’enrichir leur environnement :

  • en éloignant les points d’intérêt (eau à l’opposé du foin par exemple),
  • en proposant des filets à foin,
  • en mettant des jouets distributeurs de nourriture,
  • en cachant de la nourriture (cacher des carottes dans leur paddock),
  • en proposant des objets divers et variés pour stimuler et développer leur curiosité.

Le concept du paddock paradise est très intéressant pour enrichir la vie des chevaux.

Quelques idées pour distribuer de la nourriture

Il est possible de mettre du foin dans ces balles (19cm de diamètre) et de les faire pendre en les attachant à un arbre par exemple. Cela est généralement très apprécié des chevaux !

Le likit est une occupation très originale et très appréciée. Personnellement, je recharge le likit de mes chevaux avec une recharge de pierre à sel : cela est plus sain et dure longtemps !

Voici une balle d’alimentation pour chevaux très résistante à mettre directement au sol. Il est possible de mettre divers aliments à l’intérieur : bonbons pour chevaux, carottes, granulés…

Le budget temps du cheval (source : RESPE)

  • Recherche et consommation de nourriture – 60% (14-15h) ;
  • Repos debout ou couché – 25% (6h) ;
  • Déplacements, essentiellement au pas, autres que liés à l’alimentation – 6% (1-2h) ;
  • Surveillance de l’environnement 6% – (1-2h) ;
  • Autres : toilettage, interactions avec les congénères, reproduction, comportements excrétoires.

Source : respe.net

Conseil n°2 : Consacrer du temps à l’observer dans son environnement de vie

Pour apprendre à connaître davantage votre cheval, je vous invite à l’observer pour apprendre à savoir qui il est.

Observez-le tout simplement en liberté avec ses congénères : 

  • Qu’aime t’il faire ?
  • Qui sons ses amis ?
  • Où apprécie t’il les groomings ?
  • Dans quelles situations est t’il leader (initie le mouvement) ?
  • Dans quelles situations est t’il suiveur (suit le mouvement) ?
  • Quel est son comportement pour accéder aux ressources (eau, alimentation…) ?
  • Est t’il tranquille ? stressé ?
  • Quel est son comportement face à un danger (observation sans fuite, observation avec fuite, durée de la fuite…) ?
  • Est t’il joueur ? si oui, comment interagit t’il avec ses congénères ? (il court, il mordille…)

Conseil n°3 : Partager des moments simples ensemble, sans attentes ni objectifs

La complicité avec son cheval se construit sur la durée grâce à l’accumulation d’expériences positives.

Quelques idées de moments à partager avec son cheval :

  • Le faire brouter à l’extérieur de son pré : l’herbe est toujours plus intéressante dehors !
  • L’été, pensez à lui chasser les mouches comme le ferait un congénère avec sa queue.
  • Vous assoir vers lui dans son pré. Les chevaux ne sont pas des animaux tactiles. Certains apprécient le contact mais pas tous. Le simple fait d’être proche de vous est un signe d’amitié (brouter à proximité de vous par exemple).
  • Le gratouiller aux endroits qu’il apprécie. Il faut parfois du temps pour cela. Profitez de la période de mue au printemps. Les chevaux aiment particulièrement les gratouilles à ce moment là. Les chevaux apprécient généralement les gratouilles : sur le garrot, sur l’encolure, à la base des crins… mais chaque cheval est différent ! La tape sur l’encolure n’est pas quelque chose que le cheval apprécie.
  • Le balader en main s’il aime.

Conseil n°4 : l’écouter, le respecter

Il est important d’essayer de comprendre son cheval. Le cheval n’est jamais méchant ni agressif sans raison. Il ne fait jamais semblant. Il ne sait pas jouer la comédie. Il faudrait pour cela qu’il soit capable de se mettre à la place de l’autre et d’anticiper la conséquence de ses comportements sur autrui : cela n’a pas été prouvé par la science.

Être attentif, calme, doux, compréhensif, présent et dans le moment présent, constant et cohérent. S’adapter à lui, respecter son rythme. Rechercher son bien-être et son plaisir dans les actes du quotidien et moments partagés.

Conseil n°5 : Utiliser le renforcement positif au travail et dans les nouveaux apprentissages

L’usage des récompenses a un impact positif sur la relation. C’est prouvé scientifiquement !

Caresses, gratouilles ou récompenses ? voici une question fréquente.

Utiliser la friandise plutôt que la caresse à l’entrainement, permettrai d’améliorer de manière significative les performances d’apprentissage. Par ailleurs, elle contribuerai à avoir un impact positif sur la relation homme / cheval.
C’est notamment le résultat d’une étude scientifique réalisée en 2010.

Atelier en ligne le 11 avril 2021

Apaiser un cheval frustré au renforcement positif

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Claire Mugnier, Coach en éducation canine & équine positive - Comportementaliste canin & équin